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Séminaire « Info Sharing 2018 on Key UN Topics by ALNU »

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Introduction :

La 2ème édition du séminaire ‘Info Sharing on Key UN Topics by ALNU’ a eu lieu en présence des invités spéciaux, M. Luc Dockendorf, Conseiller de légation auprès de la Direction des affaires politiques du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes (MAEE), de Mme Léonore Zutter et de M. Mathieu Lohr, Délégués de la jeunesse du Luxembourg 2018-2019 auprès des Nations Unies ainsi que de Mme Maryse Arendt, Présidente d’UNICEF Luxembourg.

L’introduction a été faite par M. André Rollinger, Président de l’ALNU. Il a souligné l’importance de l’agenda 2030 des Nations Unies pour les 17 objectifs de développement durable (ODD) avec une devise globale que personne ne soit laissée-pour-compte. Le suivi continu sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces ODD dans tous les pays au monde est assuré par des indicateurs précis et mesurables, mis au point par différentes institutions internationales telles que la Banque mondiale et l’Union Européenne. Au sein des Nations Unies, les deux piliers du développement et des droits de l’homme sont liés. Il est estimé que plus de 90 % des cibles (sous-objectifs) des ODD reposent sur des traités relatifs aux droits de l’homme. L’ALNU a déjà réalisé plusieurs projets annuels de formation en collaboration avec des lycées, ayant un lien avec certains ODD. Le prochain projet de 2019 va thématiser l’ODD 12 sur des modes de consommation et de production durables. M. Rollinger a rappelé que de tels séminaires avec des présentations et d’interactivité de réflexions peuvent être utiles pour un échange d’idées et des pistes d’engagement concret. Dès lors, il est essentiel d’avoir un partenariat au niveau mondial, régional, national et local afin d’accomplir un progrès dans la réalisation des 169 cibles de l’ONU. Les prochains intervenants de la soirée ont repris la thématique des ODD et du travail de l’ONU dans leurs présentations dont les articles sont à la suite.

Intervention sur la situation mondiale actuelle par M. Dockendorf, Conseiller de légation au MAEE

M. Luc Dockendorf a fait une courte analyse de la situation mondiale trois années après l’adoption des ODD et l’accord de Paris sur le climat. L’élection de Donald Trump comme président des Etats-Unis d’Amérique et récemment de Jair Bolsonaro comme président du Brésil, la crise humanitaire au Yémen et la persécution des Rohingya en Birmanie ne sont que quelques exemples des complications auxquelles les Nations Unies sont actuellement confrontées. Le changement climatique est un autre phénomène exigeant un changement immédiat et radical de la politique et du comportement des hommes. Sinon, on risque de ne pas respecter l’objectif de l’article 2 de l’Accord de Paris sur le climat, qui est de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C », ce qui aurait des conséquences catastrophiques. Néanmoins, il regrette d’avouer que l’expérience nous a montré que l’humanité ne pense pas à long terme et qu’avec des hommes politiques au pouvoir comme M. Matteo Salvini, vice-Premier ministre d’Italie, M. Vladimir Putin, Président de Russie ou aussi M. Sebastian Kurz, Chancelier d’Autriche, les chances sont très petites que les propres réponses pour le climat puissent être réalisées à temps à partir d’un consensus très large.

C’est pourquoi le Conseiller de légation au MAEE a appelé pour plus d’engagement citoyen, car les nombreux forums et projets pour les droits de l’homme, la paix et le développement durable donnent de l’énergie et de l’espoir qu’un changement est encore possible sur la base d’initiatives très nombreuses à tous les niveaux. Malgré les nombreux défis, une tentative intergénérationnelle avec une volonté d’engagement existe et se développe de plus en plus. L’adoption probable du pacte mondial sur les migrations en décembre 2018 au Maroc est aussi un développement positif qui laisse espérer, même si quelques pays de l’Union Européenne et aussi les Etats-Unis ne vont pas signer ce pacte. Le Luxembourg, étant en faveur du multilatéralisme, y apposera sa signature, a confirmé M. Dockendorf.

Présentations par différents orateurs sur les thèmes clé de l’ONU

Les interventions des orateurs suivants sont présentées dans des articles à part:
– Les activités de l’ALNU en relation avec le Ministère des Affaires Etrangères, par Mme Rahsan Celik, Membre du Conseil d’Administration de l’ALNU
– Premier bilan de la délégation de la jeunesse du Luxembourg auprès de l’ONU 2018/2019, par Mme Leonore Zutter et M. Mathieu Lohr, Délégués de la jeunesse du Luxembourg auprès des Nations Unies
– Présentation de certains indicateurs sur les inégalités entre certains pays européens suite au projet 2018 de l’ALNU en collaboration avec six lycées sur le thème «Le 70éme anniversaire de la déclaration universelle des Droits de l’Homme : les liens avec l’objectif de développement durable no 10 sur la réduction des inégalités», par Mme Liz Brentjens, Chargé de projet auprès de l’ALNU dans le cadre d’un stage universitaire
– Perspectives sur le projet 2019 de l’ALNU en collaboration avec les lycées «L’Objectif de Développement Durable N° 12 des Nations Unies: établir des modes de consommation et de production durables» par Mme Dahlia Tavernier, Membre du Conseil d’Administration de l’ALNU.

Table ronde interactive avec les orateurs

Après les présentations, un échange de vues sur ces thèmes clés pour les Nations Unies et l’ALNU a été lancée. Elle a commencé par une discussion sur la chaîne de valeur mondiale et les conditions de travail dans l’industrie textile. Tout le monde a été d’accord qu’il y a un manque de droits de l’homme et de sécurité dans beaucoup d’usines à travers le monde. Une asymétrie de pouvoir existe par exemple entre les syndicats ou l’ONU, qui luttent pour avoir davantage de droits pour les travailleurs, et certaines grandes firmes multinationales qui ne veulent pas s’engager pour le respect des droits élémentaires des employés, travaillant dans les usines de la chaîne de fabrication de leurs produits. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a adopté en 2011 un guide de Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, concernant l’implémentation du cadre ‘protéger, respecter et remédier’. Il s’agit d’un premier pas, mais maintenant il faut installer des instruments d’observation afin de rendre les firmes plus transparentes. S’il n’existe pas d’indicateurs clairement définis qui sont publiés, il est difficile de surveiller leur engagement. Dans ce contexte, le Luxembourg a adopté en juin 2018 un premier Plan d’action national sur la mise en œuvre de ces Principes directeurs.        

L’imposition des sociétés est une autre question qui a été soulignée au cours de la ronde de discussion. L’évasion fiscale par les entreprises multinationales est un défi complexe pour les gouvernements nationaux et le système fiscal mondial. Différentes opinions ont été partagées sur la manière d’introduire un système fiscal plus juste. L’une des suggestions était de faire payer aux multinationales des impôts sur leurs bénéfices plutôt que sur leurs chiffres d’affaire, afin de ne pas être dans une situation privilégiée vis-à-vis les entreprises nationales. Finalement, il a été convenu que les multinationales ont aussi une obligation et, en conséquence, des lois plus strictes sur l’immatriculation de ces entreprises et les impôts qu’elles doivent payer doivent être adoptées.

Cette discussion a été suivi par un débat sur la question, quelle serait la manière la plus effective pour arriver à un tel but. A savoir, s’il faut des actions individuelles de la part des citoyens ou collectives de la part de la société civile, lorsque l’Etat prendrait trop de temps avec toutes les procédures, ou si seul l’Etat peut prendre de tels décisions. A la fin, il y avait un consensus que de telles actions peuvent être nécessaires pour déclencher un nouveau processus et exercer de la pression sur les gouvernements. Il existe une multitude d’exemples où un changement important a eu ses racines dans des initiatives publiques. Il faut donc sensibiliser la population sur leur pouvoir de changer les choses. M. Mathieu Lohr a bien conclu qu’« il faut lutter pour ses valeurs car en politique, autrement, il y aura quelqu’un d’autre qui le fera ».