Projet 2019 en collaboration avec les lycées sur le thème « Objectif de Développement Durable n°12 des Nations Unies :
établir des modes de consommation et de production durables »
Résumé du séminaire du 5 mars 2019 – Atert Lycée de Redange
Mot de bienvenue par Monsieur Claude Boever, Directeur de l’Atert Lycée de Redange, et introduction par Monsieur André Rollinger, Président de l’ALNU.
Dans son mot de bienvenue, Monsieur Boever a souligné le plaisir avec lequel son lycée accueille le séminaire du projet 2019 en collaboration avec les lycées. Il remercie les élèves et professeurs des lycées de Diekirch et Athénée Luxembourg venus faire le déplacement à Redange.
Par ce thème, les élèves se doivent de réfléchir aux problèmes relatifs à la consommation et la production afin d’envisager des solutions. En effet, les lycéens font partie de la nouvelle génération, pour laquelle l’avenir est particulièrement en jeu. Monsieur Boever précise que le lycée dispose d’une installation de biogaz, ce qui lui permet de produire autant d’électricité qu’il en consomme. Il encourage ensuite les élèves à s’impliquer pleinement dans ce projet.Monsieur Rollinger, à son tour, remercie au nom de l’ALNU le Directeur pour l’accueil au sein de son établissement. Par ailleurs, il souligne que le commerce est la phase intermédiaire entre la production et la consommation : c’est donc une étape essentielle. L’objectif du séminaire est de montrer comment il est possible d’amener les producteurs et les consommateurs à prendre davantage en considération des règles environnementales et de restriction de l’exploitation des ressources naturelles.
Intervention de Monsieur Jean-Louis Zeien, Président de Fairtrade Luxembourg
Le Président de Fairtrade Luxembourg demande ensuite aux élèves leur définition d’un produit « durable ». Pour certains, tel est le cas lorsqu’il n’existe pas d’intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Pour d’autres, lorsque le produit est de région et de saison, ou encore que l’emballage respecte l’environnement.
Monsieur Zeien s’inspire du jeu « Wer wird Millionaer » pour poser plusieurs questions aux lycéens, qui mettent en avant des faits alarmants, notamment que :
• L’or, le wolframite, le zinc et le coltan sont appelés « minéraux de conflit » car le profit qu’ils génèrent à l’exportation permet de financer les combattants et les armes des pays riches en ressources, et à prolonger voire étendre le conflit.
• Sur le prix final d’une tablette de chocolat, seuls 6,6 % reviennent au producteur de cacao, alors que le profit du supermarché représente 44,2 %.
• En Côte d’Ivoire (plus grand producteur mondial de cacao) et au Ghana, 2,1 millions d’enfants travaillent dans la production de cacao.
• Le sucre représente l’ingrédient principal d’une tablette de chocolat, mais également le plus malsain.
Le Président de Fairtrade Luxembourg demande ensuite aux élèves leur définition d’un produit « durable ». Pour certains, tel est le cas lorsqu’il n’existe pas d’intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Pour d’autres, lorsque le produit est de région et de saison, ou encore que l’emballage respecte l’environnement.
Intervention de Madame Taslima Akhter, activiste et photographe.
Après le passage du documentaire « The True Cost », qui dévoile le côté caché de l’industrie du textile, Madame Akhter, activiste et photographe bangladaise, présente l’histoire qui se cache derrière nos vêtements.
La prise de conscience suite à l’effondrement de Rana Plaza :
• Taslima Akhter rappelle l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza au Bangladesh en 2013, qui a fait plus de 1 100 victimes. Une de ses photos d’un homme et une femme morts dans les bras l’un de l’autre est devenue très célèbre.
• Après cette tragédie, les consommateurs ont commencé à prendre conscience de la situation, mais il semble trop ambitieux pour elle de considérer une grande évolution de la situation depuis.
• A cette période, des activistes ont agi de façons diverses pour contribuer à cette prise de conscience : en écrivant des poèmes, en manifestant devant les grandes enseignes, en organisant des spectacles, …
La situation des travailleurs au Bangladesh :
• Au Bangladesh, il y a plus de 4 milliards de travailleurs ; 80 % d’entre eux sont des femmes.
• Les travailleurs ne peuvent pas se faire entendre s’ils ont un problème.
• Les femmes travaillent dans conditions inhumaines et subissent l’inégalité de sexe dans la jouissance de leurs droits : elles font face à une double discrimination.
Le rôle des multinationales :
• Les enseignes multinationales sont principalement responsables car elles ne considèrent pas les ouvriers comme des humains, mais seulement comme des outils permettant de générer du profit.
• Les consommateurs ont également une grande part de responsabilité : en achetant leurs vêtements dans des grandes enseignes telles que Zara ou Walmart, ils contribuent à ce système.
Lors d’une prise de parole, une élève a demandé les actions possibles pour que la jeune génération puisse inverser la tendance : « nous voulons agir, mais comment le faire de façon efficace ? »
Madame Akhter souligne que peu importe la nature de l’action, le but doit toujours être de faire pression sur les enseignes multinationales afin de court-circuiter leur large part de profit. Elle fonde beaucoup d’espoir en la jeune génération afin que la situation évolue.
Taslima Akhter et différentes ONG ont publié un livre sur l’histoire des travailleurs du Rana Plaza : « 24th April : Outcries of a thousand souls », disponible en ligne : http://athousandcries.org/index.html
Par la suite, Monsieur Jean-Louis Zeien reprend la parole pour présenter les enjeux d’un commerce plus équitable.Le problème du coton est abordé : pour le récolter, les travailleurs utilisent d’énormes quantités d’eau et des pesticides. Ils sont en contact direct avec des produits très dangereux et nocifs sans bénéficier d’aucune protection sanitaire.
Les relations entre les entreprises multinationales et les producteurs du Sud :
• Les entreprises qui génèrent des milliards de dollars de chiffre d’affaires et qui existent dans plus de la moitié des pays du monde sont en situation de supériorité face aux petits producteurs du Sud.
• Exemple : Mondelēz International, qui détient notamment les marques Milka, Oreo, Lu ou Hollywood.
• Elles décident du prix d’achat des matières premières au détriment de ces petits producteurs, qui n’ont d’autre choix que de céder à leur pression.
Le commerce équitable comme moyen de favoriser les producteurs du Sud :
• Le label Fairtrade repose sur des critères économiques, sociaux et écologiques, qui sont également les piliers du développement durable.
• Ce label dispose également de standards élevés portant sur la non-discrimination, l’autonomisation des femmes, ou encore sur la protection des enfants.
• Contrairement aux idées reçues, un produit issu du commerce équitable n’est pas forcément plus cher qu’un produit classique.
Afin de clôturer sa présentation, Monsieur Zeien rappelle que l’on peut être « consommateur ou décider de devenir consomm’acteur » : choisir d’acheter et de consommer de façon responsable est un engagement possible à tous les niveaux (des consommateurs, des fabricants de produits, des institutions publiques, des lycées…).
Conclusion
Achevant ce séminaire, Monsieur Rollinger remercie les intervenants pour leur présentation construite et riche. Il souligne l’importance pour chacun de prendre en compte dans le cadre de ce projet 2019 ces enjeux du développement durable pour l’avenir. Les modalités du projet ainsi que les échéances pour cette dernière ligne droite sont rappelées. Bien que ce séminaire ait été tenu en luxembourgeois, il est nécessaire de rappeler que les dossiers ainsi que les interventions des 13 et 14 mai 2019 seront effectués en français, car il s’agit aussi pour les élèves de se familiariser un peu plus à un usage polyvalent de la langue étrangère principale au Luxembourg.