Séminaire “Info sharing 2022 on Key UN Topics by ALNU”
16 novembre 2022 au siège de l’ALNU à Strassen
Introduction (André Rollinger, président de l’ALNU)
Le Séminaire « Info Sharing on Key UN Topics » est organisé annuellement par l’ALNU, mettant le focus sur des sujets onusiens.
André Rollinger remercie tous les participants et intervenants. Il souligne que le monde a été secoué récemment par des crises de très grande ampleur : la pandémie de la Covid-19 éclatée en 2020, la guerre en Ukraine déclenchée en 2022 et de graves catastrophes naturelles en relation avec le changement climatique. L’ONU, malgré les critiques qui lui sont adressées, reste la plus grande plate-forme internationale permettant de maintenir une coopération de niveau élevé entre tous les Etats membres.
Le Secrétaire général de l’ONU a souligné récemment l’urgence de mettre fin à l’extrême pauvreté, de réduire les inégalités et de sauver les objectifs de développement durable. A l’ouverture de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU cette année, Antonio Guterres a lancé un message d’avertissement, s’inquiétant de la fracture progressive de la communauté internationale et appelant à une coopération internationale entre les pays afin d’endiguer les menaces qui pèsent sur la planète. Le Président de l’Assemblée générale, M. Csaba Kőrösi, s’est fixé comme priorité de promouvoir la recherche et la mise en œuvre de solutions par la solidarité, la durabilité et la science.
Ces messages sont la toile de fond des réflexions abordées lors de ce séminaire de l’ALNU.
Rapport ONU sur le développement humain 2021/2022 « Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un mode en mutation » (Sara Delmonte, chargée de projet et d’administration, ALNU)
Le message central du Rapport annuel réalisé par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) est le suivant : de nouvelles incertitudes se superposent aujourd’hui aux défis déjà existants auxquels l’humanité est confrontée ; pour transformer ces menaces en opportunités, l’humanité devra redoubler ses efforts pour le développement humain et déployer ses capacités de créativité et de coopération.
Le Rapport dégage trois nouvelles incertitudes : de nouvelles pressions sur les écosystèmes et les inégalités ; les efforts concrets pour réduire ces pressions (notamment décarbonisation) qui engendrent d’importantes transformations de la société ; l’intensification de la polarisation politique et sociale entre les pays et en leur sein.
Le Rapport met en évidence une baisse de l’indice de développement (IDH) établi par le PNUD par rapport aux années précédentes. On estime en particulier qu’une personne sur huit à travers le monde souffre d’un trouble mental et que le sentiment d’insécurité augmente, ce qui constitue un obstacle important au développement humain.
Le Rapport insiste sur la nécessité d’utiliser les incertitudes auxquelles l’humanité est confrontée comme moteurs de changements fondamentaux. Il n’y a pas de raison pour que l’incertitude soit paralysante. Pour mettre en œuvre les changements fondamentaux requis, le Rapport insiste sur la nécessité de mettre en place des politiques ambitieuses centrées sur quelques axes : investissement (pour favoriser les conditions socioéconomiques nécessaires à l’épanouissement des humains) ; assurance (pour protéger les personnes des aléas inévitables et pour sauvegarder leurs libertés fondamentales) ; innovation (scientifique, technologique, sociale) ; élargir la vision du comportement humain en allant au-delà des modèles d’intérêt personnel rationnel pour prendre en compte les émotions et le rôle crucial de la culture ; améliorer la prise en compte des besoins et la représentativité par les dispositifs politiques et institutionnels pour permettre le respect des droits de tous.
La prise en compte des mouvements sociaux et de l’éducation seront des facteurs importants de la réussite.
Projet 2022-2023 de l’ALNU avec les lycées (Sara Delmonte)
Comme les années précédentes, l’ALNU est en train d’organiser avec les lycées un projet de réflexion et d’analyse qui concerne le thème suivant : « L’utilisation rationnelle des ressources naturelles en relation avec les ODD 12,13,15 et les droits à l’alimentation et à un environnement sain ».
Pauvreté, alimentation et agriculture : quel rôle pour la diversité des plantes cultivées et de leurs semences ? (Dr. Michèle Perrin-Taillat, membre du Comité ADDP au Luxembourg, et Colin Robertson, vice-président de l’ALNU)
L’exposé met l’accent sur le thème de la « diversité cultivée ». Il est en rapport avec le thème choisi pour le projet ALNU 20022-2023 avec les lycées.
« Diversité cultivée » : les semences ont beaucoup voyagé au fil du temps. Elles se sont adaptées à leur environnement. Dans le monde contemporain, marqué par la standardisation, les semences dites « informelles » sont celles qui n’ont pas de statut juridique. Pourquoi les variétés locales disparaissent-elles ? En partie parce que ces variétés ne sont pas conformes aux normes de la standardisation ; ainsi elles sont méconnues des consommateurs. La recherche scientifique participative rend aujourd’hui possible le développement de nouvelles variétés locales, aptes à s’adapter aux changements climatiques, à résister aux prédateurs, etc.
Pistes qui pourraient contribuer à offrir des solutions : revoir les législations existantes ; soutenir l’agriculture familiale dans les pays du Sud et soutenir le développement de variétés locales au Nord comme au Sud.
Pistes suivies par les associations : quelques réflexions synthétiques
Caritas (Laura Floze, assistante de projet)
Caritas gère actuellement des projets dans 14 pays. Les bailleurs sont le ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE), la FAO et le Programme alimentaire mondial. La présentation de Laura Floze concerne 3 projets réalisés avec la FAO dont les buts sont : réduction de la pauvreté et des inégalités, amélioration des moyens de subsistance et lutte contre la faim, augmentation de la biodiversité de la production des ménages. La mise en œuvre de ces projets vise la durabilité et l’adaptation aux changements climatiques ; la réalisation sur le terrain se fait en coopération avec les Caritas locales et d’autres ONG.
Laura Floze expose entre autres le projet en Equatoria (Soudan du Sud). Quelques exemples de mesures concrètes : diffusion de matériel agricole et de semences ; organisation de foires aux semences pour créer des réseaux et des « business units » pour que les agriculteurs puissent s’organiser, mise en place d’une radio pour diffuser des nouvelles.
Les objectifs principaux consistent à réduire la dépendance des paysans à l’égard des importations, à augmenter leur autonomie et à lutter contre le changement climatique.
Ces projets s’adressent généralement à des agriculteurs qui ont certaines « capacités » (pas aux plus pauvres). Caritas organise des projets complémentaires avec le MAEE pour aider les plus pauvres. Autre problème : les projets conduits avec la FAO sont généralement de courte durée, ce qui engendre des discontinuités qui peuvent être préjudiciables. Caritas essaie de pallier ses déficits grâce à des plans quinquennaux cofinancés par le MAEE.
Frères des hommes (Nadège Zimmer, responsable de projets)
Les principaux bailleurs des projets présentés sont le MAEE et le ministère de l’Environnement, du Climat et du développement durable (MECDD). Ces projets font partie du « 6e Accord-cadre : 2018-2022 » conclu par Frères des hommes.
Pays concernés : Afrique de l’ouest : Sénégal et Burkina Faso ; Amérique du Sud : Nicaragua et Guatemala
Buts : développement durable, lutte contre la pauvreté, promouvoir alimentation suffisante en quantité et qualité, souveraineté alimentaire des familles.
Autres axes de travail : égalité des genres, renforcement économique en promouvant les petites initiatives locales.
Le 7e Accord- cadre vient d’être conclu. Il sera mis en œuvre à partir de 2023 et portera un focus spécifique sur la résilience, mais est conduit selon les mêmes axes que précédemment dans les 4 pays, après réflexion stratégique conduite en accord avec les partenaires sur place.
L’approche des projets est transversale et macro-écologique. Elle englobe la défense des droits de l’homme et des projets pour contrer le changement climatique (ex. problèmes d’accès à l’eau, augmentation des périodes de sécheresse). Malgré des avancées, des problèmes structurels existants ont tendance à s’aggraver (climat, régimes politiques autoritaires).
Le bien-être mental et le renforcement du tissu social sont aussi des points forts des projets conduits par Frères des Hommes. La culture peut produire aussi un lien. Avec le nouveau programme, il est prévu de créer un réseau pour échanger beaucoup plus.
Communication d’Iness Chakir, déléguée de la jeunesse du Luxembourg auprès de l’ONU
Il y a deux déléguées de la jeunesse du Luxembourg auprès des Nations Unies. Iness Chakir décrit la mission et le travail accompli. La première partie de la mission, d’une durée de 6 mois, s’est accomplie au Luxembourg. Elle comprenait une phase de consultation nationale auprès des jeunes du Luxembourg. Les résultats de cette phase de consultation ont été utilisé pour préparer les discours des UNYD aux Nations Unies à New York, allant de pair avec la constitution d’un dossier contenant tous les discours et revendications des UNYD, reflétant les attentes des jeunes pour un monde meilleur. Malgré le travail de nombreuses organisations de la jeunesse, la santé mentale reste un sujet très préoccupent pour les jeunes. I Ch. souligne que la santé mentale a été un sujet de discussion important dans leur mandat de UNYD. Selon elle, l’offre thérapeutique pour les jeunes entre 12 et 18 ans est totalement insuffisante au Luxembourg.
I.Ch. décrit un accueil favorable de la part du monde politique concernant les revendications des jeunes sur la santé mentale, mais espère que ce travail conduira aussi à des décisions prenant en compte les propositions soumises.
Aux termes des six premiers mois, les déléguées se sont rendues à New York auprès de l’ONU où elles ont délivré au nom de la jeunesse du Luxembourg le message qu’elles avaient élaboré.
A noter que les déléguées de la jeunesse auprès de l’ONU ont aussi accordé une grande importance au sujet de l’égalité des femmes. Les deux déléguées du Luxembourg seront reçues prochainement par la ministre de l’Egalite entre les femmes et les hommes, Tania Bofferding.
Lors de leur phase de consultation, les UNYD ont remarqué que beaucoup de jeunes ne connaissait pas vraiment les objectifs de l’ONU, ainsi que le ODD. La prochaine étape, consistera à sensibiliser les jeunes du Luxembourg aux missions et fonctionnement des Nations Unies.
Les membres présents au Séminaire félicitent Iness Chakir et sa collègue pour leur engagement et la qualité du travail accompli.
L’initiative « Délégués de la jeunesse auprès des Nations Unies » (Intervention de Rahsan Celik, secrétaire générale de l’ALNU) R.C. représente l`ALNU dans le Comité coordonné par la Conférence Générale de la Jeunesse du Luxembourg (« de Jugendrot » ) et qui comprend les partenaires suivants: le ministère de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse (MENJE), le ministère des Affaires étrangères et européennes, le Zentrum fir politesch Bildung.
Ce programme, qui s’adresse aux jeunes âgés de 18 à 25, était implémenté au Luxembourg en 2017/2018. Le groupe d’accompagnement s’occupe surtout de la publication de l’appel à candidature, de la sélection des candidats adéquats, de l’orientation et du soutien des « UNYDs » pendant la durée de leur mandat comme représentant(e)s de la jeunesse du Luxembourg auprès de l’ONU.