En raison de la crise sanitaire, ce séminaire s’est tenu sur Skype et a réuni près de 15 participants.
Introduction
En introduction, M. Rollinger, Président de l’ALNU a remercié tous les participants et a souhaité que ce séminaire soit fructueux. Il a égale ment remercié M. Luc Dockendorf, Conseiller de légation à la Direction des affaires politiques au sein du Ministère des affaires étrangères. Il a rappelé que l’ALNU entretient des relations continues et de confiance avec cette Direction.
M. Rollinger a poursuivi en rappelant les évènements marquants de cette année, en commençant bien sûr par la pandémie de COVID-19 qui a obligé l’association comme toutes les organisations à revoir ses méthodes et priorités. Reprenant les mots d’Antonio Gutteres, Secrétaire général de l’ONU, cette crise sanitaire nous oblige à revoir le monde : elle est ainsi à considérer comme une opportunité pour combattre les inégalités exacerbées à travers le monde, pour relancer les initiatives et décisions face à l’urgence climatique passée au deuxième rang. Nous savons déjà que l’objectif de ne pas dépasser le réchauffement par 1,5 ou 2° ne sera pas atteint sans mesures budgétaires et sans une politique plus forte de taxation carbone d’au moins 30 € par tonne de CO2 préconisée par les institutions internationales. Le Luxembourg va appliquer un taux de 20 € insuffisant pour avoir un effet vraiment efficace sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L’ONU élabore actuellement un vaste programme de 18 mois pour aider les pays les plus impactés par la pandémie. Un fonds COVID-19 de réponse et de reprise a été mis en place dans ce but. L’ALNU s’est adressée au Ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire Mr Franz Fayot pour apporter une contribution à ce fonds. Il a confirmé l’intention du gouvernement de maintenir tous ses engagements pour les agences des Nations Unies en dépit de la chute du revenu national brut. Pour sa part, L’ALNU malgré ses ressources limitées a décidé d’apporter 5000 € d’aide financière par l’intermédiaire de l’UN Fondation.
Le deuxième évènement marquant pour l’ALNU est bien sûr le 75e anniversaire des Nations Unies qui a été célébré dans le monde entier et donc aussi au Luxembourg.
Pour ce qui concerne l’organisation interne de L’ALNU, M. Rollinger a présenté Madame Eleanor Surbey nouvellement recrutée en tant que chargée de projet à partir de janvier 2021 et qui s’occupera entre autres de la coordination du projet avec les lycées.
Intervention de Monsieur Luc Dockdendorf
Pour M. Luc Dockendorf de la Direction des affaires politiques du Ministère des affaires étrangères, l’année qui s’achève a bien sûr été marquée par cette crise sanitaire qui n’est pas finie. Cette crise a trois conséquences principales : la première est évidemment économique avec une récession qui a commencé et qui va s’accentuer. La deuxième touche directement les droits humains, cette crise étant un accélérateur pour les régimes autoritaires pour faire reculer la démocratie sous prétexte de protéger les populations, et pour relancer les conflits. La troisième est de faire passer l’urgence climatique au deuxième plan, alors que qu’il s’agit là d’un défi crucial.
M. Dockendorf cite également le Secrétaire général de l’ONU qui a été très actif durant la pandémie et a rappelé dans une intervention à l’occasion du 75e anniversaire que les méthodes de coopération positive restent indispensables pour assurer le développement durable fixé dans l’agenda 2030 des Nations Unies.
Enfin, M. Dockendorf a remercié l’ALNU pour son généreux don au fonds mentionné ci-dessus, et en préambule de l’intervention de Madame Anne Schintgen a confirmé le soutien de son administration à l’action de la représentante des Nations Unies pour les enfants dans les conflits armés.
Intervention de Madame Anne Schintgen
Madame Anne Schintgen, responsable du Bureau de liaison des Nations Unies en Europe pour les enfants dans les conflits armés, a pu présenter l’historique de la création de ce bureau et de la position de Représentant spécial auprès du Secrétaire général des Nations Unies en charge de la défense des enfants en temps de conflit armé. Cette initiative remonte à 1996 en réponse à un rapport sur les conflits armés qui a montré que les enfants en sont les premières victimes. La résolution 51/77 de l’Assemblée générale des Nations unies a ainsi mandaté un représentant spécial pour œuvrer pour une coopération internationale en faveur de la protection de l’enfance.
Cette initiative s’est concrétisée par de multiples résolutions prises par le Conseil de sécurité sur la protection des enfants en situation de conflit. Il a notamment défini six violations comme étant particulièrement graves (recrutement et utilisation d’enfants, meurtres et mutilations, violences sexuelles, attaque contre les écoles et hôpitaux, enlèvements, déni d’accès humanitaire).
Plus concrètement :
- Ses situations de violences extrêmes font l’objet d’une surveillance continue et d’un rapport annuel présenté au Conseil de sécurité.
- Les noms des groupes armés responsables de ces violences sont nommés selon le principe « Name and Shame ».
- Le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés émet des recommandations aux parties au conflit pour mettre fin aux violations et en prévenir d’autres.
Résultats obtenus : ces initiatives ont permis de séparer au moins 155.000 enfants de groupes et forces armés et de les réintégrer dans leurs communautés. Ces initiatives ont par ailleurs permis de faire évoluer dans certains pays concernés le système judiciaire en criminalisant les violations faites aux enfants.
Madame Schintgen a décrit une action concrète sur la protection des enfants, qui se sont retrouvés dans une situation de conflit en Somalie. Cette action, à laquelle elle a participé elle-même, illustre la complexité et le coût des programmes de protection de l’enfance. Le succès de ce programme passe obligatoirement par la coopération avec les différentes organisations internationales comme l’UNICEF, l’Union africaine et d’autres organisations régionales.
Intervention de Madame Rahşan Celik de l’ALNU
Madame Celik a rappelé le 75e anniversaire de l’ONU « célébré » dans le contexte de la pandémie mondiale. Cette crise montre que le besoin de coopération et d’aide envers les populations défavorisées et encore plus fragilisées est essentiel.
La consultation mondiale lancée cette année par L’ONU sur ce qui préoccupe le plus les peuples, et comment l’ONU est perçue devant ces enjeux est donc arrivé au moment le plus crucial.
Les priorités d’action qui sont ressorties de cette consultation sont un meilleur accès aux services de base : santé, éducation, et eau potable
Le renforcement de la coopération internationale apparait aux yeux des répondants essentiel pour atteindre ces objectifs, pour combattre les inégalités qui vont être exacerbées par la crise sanitaire. Cela passe par un modèle économique plus inclusif.
Concernant les défis qui se présentent dans le monde entier, les répondants ont listé la lutte contre le changement climatique, la protection de la nature, le respect des droits humains et la lutte contre la pauvreté.
Face à ces défis extraordinaires, l’ONU apparait comme un acteur majeur pour favoriser la coopération mondiale et rendre le monde meilleur, plus libre et démocratique. Mais l’ONU doit être plus innovante et efficace face aux freins de plus en plus forts à ces objectifs.
Les priorités maintenues
Les effets de la pandémie ont été majeurs, impactant nos vies quotidiennes et amenant l’ALNU à reconsidérer ses priorités et actions. Se concentrant sur l’essentiel, L’ALNU a coopéré avec l’UNRIC et la Ville de Luxembourg pour célébrer comme il se doit le 75e anniversaire des Nations Unies le 24 octobre 2020, marqué par l’illumination en bleu de l’hôtel de ville.
Les jeunes Déléguées de la jeunesse auprès des Nations Unies ont pu apporter une excellente contribution grâce à une prise de position officielle soutenue par L’ALNU.
M. Frank, Vice-Président de l’ALNU, a eu l’occasion de rappeler le rôle essentiel des Nations Unies dans la cadre de la commémoration de la libération de la Corée du sud organisée le 24 octobre par l’Association luxembourgeoise-coréenne dont il fait partie.
En conclusion Madame Celik a rappelé les mots du Secrétaire général des Nations Unies comparant la situation actuelle à celle de l’après-guerre et le besoin de remettre le monde en mouvement.
Intervention de Madame Emma Mehic (Déléguée de la jeunesse pour les Nations Unies)
Madame Ema Mehic est revenue sur la prise de position officielle formulée récemment. Il s’agit là d’une réflexion et de revendications des jeunes devant les défis qui se présentent : la pandémie bien sûr mais également le risque climatique et encore la montée du racisme, tout cela dans un contexte de crise économique mondiale dont les jeunes vont être les premières victimes.
Devant cela, la célébration du 75e anniversaire est plus qu’un anniversaire. Cet anniversaire rappelle que l’ONU a œuvré activement depuis la fin de la deuxième guerre mondiale pour plus de croissance économique et pour la défense des droits de l’homme.
Il est vrai que tous les objectifs ambitieux autour des 3 piliers que se sont fixés les pays membres de l’ONU n’ont pas tous été atteints à ce jour. Néanmoins, sans l’ONU, le monde serait incontestablement plus vulnérable.
La question qui se pose maintenant face à la crise actuelle est comment concrétiser l’agenda 2030 d’une économie plus inclusive assurant un développement durable et bien sûr plus égalitaire.
Une des clés relevées dans cette présentation est l’écoute active de la jeunesse au-delà des barrières culturelles, religieuses ou de genre, pour apprendre des autres. C’est ainsi que la confiance dans les institutions internationales pourra être rétablie pour œuvrer collectivement pour un avenir durable.
Répondant à plusieurs questions, Madame Mehic a également illustré par des exemples concrets le niveau élevé de sensibilisation et d’implication de la jeunesse face aux enjeux économiques, climatiques, de santé publique et de développement durable, que ce soit à travers différentes enquêtes ou des séminaires.
Projet 2021 avec les lycées
En introduction à ce thème, M. Rollinger a rappelé le thème « La situation actuelle et l’évolution des droits de l’homme dans l’ère de la mondialisation, du développement durable et de COVID-19 & après ». 4 lycées se sont engagés cette année à participer à ce projet de travail qui répond tout à fait aux 3 piliers fondateurs de l’ONU, à savoir la défense des droits de l’homme, la recherche de la paix dans le monde et le développement durable.
Ces 3 piliers comme le nom l’indique doivent être considérés au même niveau. Le développement économique ne peut être envisagé sans plus de droit humain et / ou dans une situation de conflit.
C’est la raison pour laquelle la première approche préconisée dans ce travail d’étude est d’analyser comment se comportent les partenaires principaux du Luxembourg, à savoir les Etats-Unis d’Amérique et la Chine.
Et force est de constater que ces deux pays n’ont pas signé à ce jour le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
La Chine n’a également pas signé le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ce sont pourtant des pays fondateurs des Nations Unies qui montrent des lacunes au niveau du premier pilier des objectifs de cette organisation internationale.
Face à cela, l’Union européenne apparait faible car son approche économique n’est pas toujours cohérente avec son discours sur la défense des droits humains.
Liberté d’expression
Poursuivant sur le thème de la liberté d’expression qui sera traité dans ce projet avec les lycées, M. Rollinger a pris l’exemple du Luxembourg en rappelant l’affaire Luxleaks et les conséquences pour les 2 lanceurs d’alerte Antoine Deltour et Raphaël Halet, ainsi que le journaliste Edouard Perrin.
Alors qu’Antoine Deltour a dû attendre l’arrêt de la Cour de cassation pour obtenir l’annulation de sa condamnation en lui reconnaissant le statut de lanceur d’alerte, Raphaël Halet doit encore porter son cas devant la Cour européenne des droits de l’homme.
Antoine Deltour est un exemple vivant du droit à la liberté d’expression. Il a été parmi d’autres un lanceur d’alerte pour la défense de l’intérêt commun, dans son cas face aux effets des méthodes d’optimisation fiscale mises en place par les sociétés internationales avec l’aide active des grandes sociétés d’audit et de conseil (les « Big 4 ») et le silence, sinon l’accord, des gouvernants.
Droit à la vie privée
Liberté d’expression et droit à la vie privée vont de pair et doivent être défendus de la même manière. Cela est clairement défini dans l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui rappelle que « Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes illégales à son honneur et à sa réputation. ».
Bien sûr cela nous renvoie aux dangers que peuvent représenter les médias sociaux si aucune limite n’est imposée.
Ce risque déjà avéré est le résultat d’une part de la domination de quelques sociétés multinationales, les GAFAM, à la fois sur les systèmes d’exploitation de nos objets connectés (Android par Google, iOS par Apple), portes d’entrée sur Internet, et sur la collecte astronomique d’information via les moteurs de recherche qu’elles contrôlent également.
Mais cette domination n’aurait finalement pas d’effet si elle ne rencontrait pas la demande mondiale pour ces outils de communication devenus indispensables : l’utilisateur n’est pas seulement consommateur, il est aussi acteur, il crée du contenu (textes, vidéos, photos…).
Quelques chiffres fascinants : Facebook (juillet 2017) : 2 milliards d’utilisateurs, dont 1,3 milliard d’utilisateurs actifs; Google (juillet 2017) : 5 milliards de personnes connectés; YouTube : 1,5 milliard par mois d’utilisateurs actifs, etc.
Les domaines d’intrusion dans la sphère privée sont immenses : nos comportements d’achats sont traqués, nos informations personnelles sont enregistrées on ne sait pas où, également nos photos, nos vidéos, nos messages, etc.
Les nouvelles technologies peuvent menacer la sauvegarde des droits de l’homme, notamment le droit à la protection de la vie privée. Ce droit se fonde sur la division de l’espace entre l’espace public et l’espace privé.
Dans l’Union européenne, la protection des données personnelles est assurée depuis 2018 par la mise en application du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Ce règlement définit de quelle manière les données personnelles doivent être traitées par les entreprises et être accessibles à tous les citoyens.
Les jeunes, consommateurs et acteurs intensifs des réseaux sociaux, se doivent de réfléchir à ce risque. Nous les avons invités à présenter concrètement les réflexes à avoir et les règles à utiliser pour être des consommateurs responsables et non pas des victimes des media sociaux.
Intervention de Madame Florence Könner : développement durable
Il y a aujourd’hui plus de 30 ans, la déclaration sur le droit au développement élaborée avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a été adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies. Ce droit est aujourd’hui plus d’actualité que jamais, et donc d’une importance primordiale dans le cadre du Projet avec les lycées 2021. Mme Florence Könner a présenté le cas pratique qui sera soumis aux élèves concernant les projets de développement de Lux Development dans le domaine des énergies renouvelables au Cap Vert et en relation avec l’Afrique de l’Ouest. En outre, Madame Könner a brièvement présenté l’important travail de penser le droit au développement face à une vulnérabilité démographique, sociale et économique qui exerce des pressions indues sur les ressources naturelles déjà limitées et fragiles.
Intervention de Monsieur Colin Robertson : Droit à un environnement sain
M. Colin Robertson, membre de l’ALNU, a couvert le droit à un environnement sain, droit essentiel rappelé dans l’objectif de développement durable n°15 de l’ONU. L’exemple concret des mines du Mirador en Equateur montre le risque d’écocide sur l’environnement doublé du risque de non-respect des droits humains des indigènes.
Tel est le résultat des activités minières qui se sont développées dans une région de haute biodiversité. Les mines produisent des déchets hautement toxiques qui sont stockés dans des barrages de rétention qui ne sont pas conformes aux normes de sécurité. Il est considéré comme sûr et certain que ces barrages vont céder, mais on ne sait pas quand. Tout le bassin du fleuve amazonien est à risque, ainsi que la vie des riverains. Tout ceci dans un pays qui a adopté les droits de la Nature dans sa Constitution.
Dans le cadre du projet 2021 avec les lycées, la réflexion portera sur les effets de la consommation effrénée des produits primaires dans un modèle économique linéaire qui les transforme rapidement en déchets en détruisant ainsi notre biodiversité.
Le point ici est de sensibiliser les lycéens à l’impact des activités minières qui ont lieu dans des pays éloignés dans le but de produire les objets que nous consommons. On peut être conscient de ce qui se passe localement, mais quelle attitude prendre en ce qui concerne des activités lointaines dont on ignore souvent l’existence? Que peut-on faire ici ? L’objectif est d’amener les jeunes à réfléchir aux solutions pour défendre les droits de la Nature qui sont indissociables des droits humains (pensons aussi par exemple aux conséquences pour les habitants de certaines régions, qui n’ont plus d’eau potable suite à l’exploitation intensive de l’agriculture).
Nous attendons avec intérêt leurs recommandations
Extrême pauvreté
Les conséquences économiques qui se dessinent avec la crise sanitaire vont inévitablement frapper les pays et les personnes déjà fragilisés par un modèle économique souvent inégalitaire.
Alors que le taux de pauvreté a sensiblement diminué entre 1995 et 2015, il repart à la hausse avec la pandémie dont les effets ne font que commencer à se faire sentir.
Bien sûr les pays dits en voie de développement en sont les premières victimes car ils n’ont ni les réserves si les ressources pour supporter une telle crise.
C’est là que le rôle de la communauté internationale et singulièrement des pays membres des Nations Unies est crucial pour ne pas faire plonger 150 millions supplémentaires d’habitants dans la pauvreté, voire l’extrême pauvreté.
Intervention de Madame Marleen Krausch
Les conséquences économiques qui se dessinent avec la crise sanitaire vont inévitablement frapper les pays et les personnes déjà fragilisés par un modèle économique souvent inégalitaire.
Alors que le taux de pauvreté a sensiblement diminué entre 1995 et 2015, il repart à la hausse avec la pandémie dont les effets ne font que commencer à se faire sentir
Bien sûr les pays dits en voie de développement en sont les premières victimes car ils n’ont ni les réserves si les ressources pour supporter une telle crise.
C’est là que le rôle de la communauté internationale et singulièrement des États membres des Nations Unies est crucial pour ne pas faire plonger 150 millions supplémentaires d’habitants dans la pauvreté, voire l’extrême pauvreté.
Intervention de Madame Michèle Perrin-Taillat : législation sur les plantes
Madame Michèle PERRIN-TAILLAT a fait une présentation sur la façon dont les plantes sont représentées dans les textes législatifs, car cela a des implications directes sur les trois piliers des Nations Unies que sont les droits de l’homme, la paix et le développement.
Comment adopter un discours inclusif qui respecte à la fois les plantes et le droit qu’a tout être humain à une alimentation saine et suffisante est la question soulevée dans cette intervention.
Et force est de constater que, dans les textes législatifs, les plantes font l’objet de diverses appellations (variétés, semences, ressources génétiques…). Cette terminologie est significative du manque de respect du législateur envers les plantes et la biodiversité en général.
De surcroît, on ne s’exprime plus aujourd’hui sur les « ressources génétiques » en langage humain, mais en termes d’ISN (Information de séquençage numérique), c’est-à-dire selon des codes génétiques et informatiques, dont le sens n’est accessible qu’aux spécialistes.
Toute négociation est donc biaisée et inégale, ces codes étant incompréhensibles pour les non spécialistes, y-compris les défenseurs de la nature, les paysans, et les politiques.
La question en forme de conclusion est bien de trouver un langage partagé qui respecte les plantes et permette de surmonter la crise de perte de biodiversité à laquelle nous faisons face. Le langage que nous utilisons n’est pas neutre : il a des conséquences directes sur notre alimentation, sur l’état des écosystèmes naturels, sur les droits des paysans et des consommateurs, et de fait sur les 3 piliers des Nations Unies.
Face à tous ces défis, comment l’ALNU peut-elle être utile?
Ces différentes interventions témoignent de l’urgence de ces enjeux mondiaux et de la nécessité de revoir notre modèle économique et social dans la direction d’une économie inclusive, circulaire, plus égalitaire, respectueuse de l’environnement et finalement assurant le développement durable.
Face à la situation actuelle, l’ALNU se pose la question : Comment être utile ?
En réponse à cette question, M. Dockendorf a posé quelques jalons :
- Tout d’abord, en poursuivant son engagement qu’elle démontre continuellement, comme vient d’en témoigner le don généreux de 5000 € au fonds COVID-19.
- Tout le travail de sensibilisation mené par l’ALNU auprès des institutions gouvernementales et des lycées pour défendre les droits humains doit se poursuivre, car il est un accélérateur de l’action gouvernementale. M. Dockendorf a ainsi confirmé la position gouvernementale de continuer à agir en faveur des 3 axes suivants que sont l’universalité, l’indivisibilité et l’inaliénabilité des droits humains.
- Différents sites Internet comme ‘www.informationdemocracy.org’ peuvent fournir des pistes intéressantes pour une prise de conscience plus évoluée.
En conclusion, M. Rollinger a remercié et les intervenants et les participants pour la richesse des échanges. Il a rappelé le rôle central de l’humain face à l’intelligence artificielle qui est là pour le servir et non pour le dominer.
Les échos qui ont suivi ce séminaire de l’ALNU ont été très positifs grâce aux contributions variées et au travail accompli en équipe et à l’arrière-plan avant et pendant le séminaire.